Vardec a écrit : ↑04 févr. 2020, 20:09
Je pense surtout que le public a à la fois muri mais aussi eu une surdose à force de se bouffer des clones par 10aine la saison, et avec une qualité proche du néant.
Oui, il y a un gros effet de saturation, à mon avis. Je pense que quelques grosses séries (comme Re:Zero et Log Horizon dont de nouveaux cours ont été annoncés, ou plus étonnamment Ascension of a Bookworm) se maintiendront encore un petit moment, mais la très grande majorité des titres seront (heureusement?) oubliés d'ici 3-4 ans.
zubrowski a écrit : ↑05 févr. 2020, 08:22
Par contre la question se pose : quelle sera la future mode?
Alors ça, c'est la question que se posent tous les producteurs et affairistes des modes en général.
Au vu de la production actuelle j'ai bien du mal à le deviner : malgré les défauts des Isekai, il n'y a eu ces dernières années que très peu d'oeuvres réussies utilisant leur propre univers (n'usant pas du "truc" du passage d'un univers à l'autre que ce soit définitif ou temporaire, réel ou virtuel), par exemble IBO ou No Guns Life. Peut-on même envisager quoi que ce soit?
Je pense qu'il faut aussi prendre en compte un élément: les isekai "modernes" sont très particuliers par leurs modalités narratives par rapport au "sous-genre" pris dans son ensemble, qui remonte à... loin. Je veux dire, techniquement parlant,
Dunbine,
Shurato,
Escaflowne et
Fushigi Yûgi sont des isekai. Mais ils n'ont juste rien de commun avec ceux de notre époque actuelle sur le plan narratif (calqués généralement sur le modèle du narô-kei et/ou pompant allègrement sur SAO). En fait, je pense même que l'isekai, en tant que principe narratif, peut être une porte de sortie, à la condition de revoir profondément la copie sur... bah déjà le côté Gary Stu des héros, le gynécée de connasses qui l'accompagne, la nature de l'univers décrit (99% du temps de la fantasy low-cost pompée sur des free-to-play de téléphones mobiles eux même pompés sur des jeux lambda des années 1980/90), le cocooning nombriliste qui traverse à peu près tous ces titres... bref, en arrêtant de faire du narô-kei. Le succès d'estime d'Ascension of a Bookworm est d'ailleurs significatif: il prend à contrepied la quasi-totalité de ces aspects. On pourrait aussi citer l'exemple de Welcome to Demon School Iruma-kun, qui lui aussi marque le pas avec un héros "depowered" et une ambiance de gag-manga scolaire surnaturel.
Les deux exemples que tu cites sont intéressants, puisque le premier est l'un des derniers avatars en date d'une franchise vieille de 40ans, et le second ne cache pas ses influences "anciennes" (les mangas de Yukito Kishiro, notamment). Ça sonne presque comme un anachronisme, quand on y pense. Ceci dit, le problème est a priori moins celui de la "raréfaction" de ce type d’œuvres que celui du fait qu'elles semblent noyées dans la masse quand on prend les listings d'anime saisonniers dans leur ensemble: entre octobre et maintenant, on a eu les deuxièmes saisons de GinEiDen et de GranBlue Fantasy, Case File n° 221: Kabukichô, Somali, et, si je ne suis pas du tout fan d'Orphen, elle reste décente sur le plan technique; sans compter qu'une bonne partie des adaptations de shônen manga entrent dans cette catégorie (My Hero Academia, Black Clover, Fire Force, Dr. Stone...), et qu'elles, elles ont une visibilité encore meilleure.
Enfin, dernière chose: si l'isekai est un sous-genre sur-représenté, il n'est certainement pas le seul responsable de la situation actuelle. Faut voir aussi le nombre hallucinant de slice-of-life comiques et/ou ecchi insignifiantes qui sortent chaque année.
Et puis, à côté de ça, il y a le cas un peu particulier des anime de sport, qui ne se sont jamais aussi bien portés depuis les années 1980, et qui n'ont jamais réellement disparu du paysage de l'animation depuis les années 1960. Par exemple, rien que sur ce trimestre, on a (en diffusion légale francophone) du volley, du basket, du rugby et du baseball. L'année dernière, à la même époque, on avait de la course à pied, du foot et du sumo. Tout ça pour dire que, s'il y a un genre qui a réussi à se maintenir à flot au fil du temps, c'est bien celui-ci.